À travers elle, le monde tombe amoureux de la chanson arabe..
Cinq minutes après avoir commencé une conversation avec Elyanna, on peut dire qu’elle est sage au-delà de son âge. À seulement 22 ans, la chanteuse palestino-chilienne a brisé un plafond de verre majeur. L’année dernière, elle est devenue la première artiste à réaliser un set complet à Coachella entièrement en arabe. «Chanter à Coachella était une grande pression, surtout pour ma culture. Je voulais placer la barre haut, donc j’ai beaucoup réfléchi et travaillé sur ma performance. C’était une expérience inoubliable et incroyable», dit Elyanna. Elle a également conclu sa première tournée intitulée ‘The Elyanna Tour’ le mois dernier, au cours de laquelle l’artiste s’est produite dans dix villes à travers l’Amérique du Nord entre janvier et février. «C’était incroyable de voir mes fans et les gens à mon spectacle chanter mes chansons», dit-elle en souriant, ses yeux verts pétillants.
Elyanna, ou Elian Margieh, est née à Nazareth, en Palestine, et a déménagé à San Diego à l’âge de 15 ans pour poursuivre sa carrière musicale. Son amour pour la musique a commencé quand elle avait sept ans, et elle crédite son frère Feras d’avoir découvert son talent. «Il a joué un rôle crucial dans le perfectionnement de mon art», souligne-t-elle. «Je m’asseyais et commençais à chanter, et il partageait continuellement ses commentaires sur comment je pourrais m’améliorer.» Enfant, elle se souvient que son père augmentait toujours le volume sur les chansons d’artistes comme Sabah Fakhri et Umm Kulthum, tandis que sa mère et son grand-père sont des poètes publiés. «Je suis tellement reconnaissante pour l’environnement créatif dans lequel j’ai grandi. Toutes ces inspirations d’enfance influencent maintenant ma musique», remarque-t-elle.
Avec deux EPs à son actif, Elyanna sortira un nouvel album plus tard cette année. «Je travaille dessus depuis deux ans, et il est très unique. Il est libre, et l’album entier est un voyage – intense et doux. J’ai même échantillonné mon grand-père dedans, ce qui est magnifique», révèle-t-elle.
Elyanna se souvient affectueusement de ses parents qui la conduisaient à LA tous les samedis pour une session de chant ; parfois, ils dormaient même dans la voiture. L’effort a porté ses fruits lorsqu’elle s’est connectée avec son producteur Nasri, qui l’a ensuite présentée à Wassim Slaiby, son actuel manager qui supervise des talents majeurs comme The Weeknd et Swedish House Mafia. «Quand je suis allée au studio de Nasri pour la première fois, il m’a demandé de chanter en arabe, ce qui n’était pas mon plan, donc je suis rentrée chez moi en pleurant.
J’ai passé les sessions suivantes à détester toutes les chansons que je chantais, y compris ma première chanson, Ana Lahale. Puis, lors d’une session, j’ai chanté Ta Ta – une chanson freestyle, et c’est là que j’ai découvert que je l’aimais.» Elle ajoute que briser les stéréotypes dans la musique arabe était un défi. «Pour moi, j’ai dû travailler trois fois plus dur parce que tout le monde ne comprend pas la vision. Les gens ont des standards très bas pour la musique arabe, ce que je refuse d’accepter. Si nous nous contentons de cela, c’est là que nous resterons toute notre vie. Je veux être en compétition avec tout le monde autour de moi, donc je place la barre très haut. Nous devons faire ce pas supplémentaire et être plus grands et meilleurs.» Avec sa vision, Elyanna jette une nouvelle lumière sur la musique arabe en infusant ses vocaux sensuels avec des influences modernes comme les rythmes latins et en la présentant sur la scène mondiale pour de nouveaux publics. «Nous sommes maintenant à une époque
